Chef(s) de projet: Victoria Mutiso
Un modèle novateur fait appel à des guérisseurs traditionnels africains, des guérisseurs religieux et des agents de santé communautaires pour aider à dépister la maladie mentale; dans le cadre du projet pilote, environ 1 600 personnes ont été dirigées vers des cliniques, dont 500 ont reçu un diagnostic de maladie mentale.
Un nouvel investissement majeur permettra à la Fondation africaine de la santé mentale (FASM) de bâtir ses réseaux d’orientation et d’étendre l’intégration de la santé mentale dans les services publics et de santé communautaire existante par une formation des fournisseurs de soins de santé formels (infirmières, agents cliniques) et informels (guérisseurs traditionnels, guérisseurs religieux).
Au Kenya, où il y a une forte prévalence de troubles mentaux parmi les 40 millions d’habitants, on dénombre seulement environ 500 psychiatres et psychologues praticiens. Cette pénurie de professionnels, combinée avec un approvisionnement restreint en médicaments, le financement limité provenant du gouvernement et la stigmatisation, laisse la plupart des personnes vivant avec la maladie mentale sans accès au diagnostic et au traitement si nécessaires.L’approche de la FAMS fait tomber les barrières entre les secteurs formel et informel, en encourageant le dialogue et la formation afin d’accroître les synergies et la communication.
La viabilité du modèle a été démontrée dans un projet de démonstration de principe financé par le Centre de recherches pour le développement international du Canada, au cours duquel le renvoi en consultation des personnes soupçonnées d’avoir une maladie mentale est passé de zéro à 1 593, dont près du tiers (494, soit 31 %) ont été cliniquement diagnostiquées avec un trouble de santé mentale par du personnel qualifié en soins de santé.
Le nouveau financement aidera la FASM à étendre ses activités de 2 à 20 établissements dans le comté de Makueni, situé entre Nairobi et Mombasa. Il va permettre de mobiliser et de former plus de 160 agents de santé communautaires, guérisseurs traditionnels et guérisseurs religieux; on prévoit repérer 6 000 cas potentiels de maladie mentale supplémentaires. Si le même taux de réussite prévaut que dans le cadre du projet pilote, près de 2000 personnes seront ainsi diagnostiquées au cours de l’année.
Les objectifs du projet comprennent également la sensibilisation et la lutte contre la stigmatisation de la maladie mentale au sein des communautés rurales et, à plus long terme, un modèle de soins communautaires en santé mentale qui pourra être déployé à l’échelle et mis en œuvre dans tout le Kenya.
Le financement de déploiement à l’échelle comprend 660 000 $CAN provenant du gouvernement du comté de Makueni – un rare engagement de la part d’un organisme gouvernemental africain à un programme de santé mentale. L’effort est également appuyé par le programme de santé mentale dans le monde de l’Université Columbia à New York.