Chef(s) de projet: Carlton Evans
Problème
Les maladies diarrhéiques sont la deuxième cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans, et on estime qu’elles représentent un plus grand fardeau de morbidité en raison des déficiences qu’elles entraînent dans le fonctionnement cognitif et physique.
Selon des estimations, le traitement de l’eau au point d’utilisation réduirait le risque de diarrhée de 42 %. Cependant, malgré l’existence d’un certain nombre de technologies de traitement efficaces, faire bouillir l’eau reste la principale méthode de stérilisation de l’eau dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Le recours à d’autres méthodes de traitement de l’eau à domicile se bute à des obstacles importants, tels que le coût, le manque de disponibilité et les barrières culturelles.
Solution
Ce projet a étudié la possibilité d’une intervention axée sur un traitement peu coûteux de l’eau à domicile – un indicateur de pasteurisation de l’eau – pour améliorer la qualité de l’eau potable des ménages et réduire la diarrhée infantile dans les collectivités pauvres de l’Amazonie péruvienne.
La demande pour les dispositifs de traitement de l’eau domestique est généralement faible, même lorsqu’ils sont offerts gratuitement, commercialisés socialement ou qu’ils comportent un avantage démontré pour la santé de la population.
Cependant, faire bouillir l’eau laisse entrevoir un certain potentiel pour accroître l’accès à de l’eau potable sécuritaire, car c’est la seule méthode de traitement universellement répandue dans tous les pays.
L’utilisation d’un indicateur de pasteurisation de l’eau mise sur la popularité et l’acceptabilité culturelle de l’ébullition, mais à un coût moindre en combustible et avec un temps de traitement plus court, car utilisé correctement, l’eau n’est chauffée qu’à la température de pasteurisation (65°C) plutôt qu’à la température d’ébullition (100°C).
Ces indicateurs sont également peu coûteux, les matériaux requis pour fabriquer le tube indicateur en polycarbonate coûtant moins de 1 $.
L’équipe de recherche a mené une recherche formative pour comprendre les obstacles et les facteurs de motivation qui influent sur le traitement de l’eau des ménages dans deux collectivités (une péri-urbaine et une rurale) qui n’ont pas accès à un système municipal d’approvisionnement en eau, près de Iquitos en Amazonie péruvienne.
Un essai contrôlé randomisé a ensuite été réalisé pour évaluer l’indicateur de pasteurisation de l’eau.
Résultat
Bien qu’elle ait démontré la faisabilité d’enseigner à une population amazonienne à faible revenu comment utiliser un indicateur de pasteurisation pour traiter leur eau de consommation, l’équipe n’a pas réussi à prouver que l’intervention réduit la diarrhée chez les enfants de moins de cinq ans ou la contamination fécale de l’eau de consommation des ménages.
Dans l’essai randomisé, le prototype d’indicateur de pasteurisation de l’eau n’a pas réduit l’incidence de la diarrhée chez les enfants de moins de cinq ans et, bien que l’incidence de la diarrhée parmi les membres du ménage âgés de cinq ans et plus ait diminué de 30 %, l’effet n’était pas statistiquement significatif. L’intervention n’a pas non plus réduit la prévalence de la contamination par la bactérie E. coli de l’eau de consommation des ménages.
Bien que l’équipe visait à réaliser cette étude dans une population où la popularité de l’ébullition de l’eau pourrait être mise à profit pour encourager le traitement de l’eau domestique, seulement 5 % des participants ont indiqué faire bouillir l’eau lors de leur inscription à l’étude – ce qui est beaucoup plus bas que ce qu’on aurait pu prédire.
Enfin, le conteneur amélioré pour le stockage de l’eau a amélioré la qualité de l’eau et réduit la diarrhée indépendamment de toute autre intervention, ce qui a limité la capacité d’observer une différence entre le groupe d’intervention et le groupe témoin.
Des connaissances sur le projet ont été diffusées à une conférence et auprès des responsables régionaux du ministère de la Santé.