Chef(s) de projet: Emily Gurley
Problème
Le virus de l’encéphalite japonaise (EJ) est transmis aux humains par des moustiques qui se sont nourris sur des oiseaux échassiers et des cochons infectés.
Environ 1 % des infections humaines résultent en une encéphalite et environ 30 % des patients meurent tandis que 30 % vont subir un déficit neurologique permanent. C’est la cause la plus fréquente d’encéphalite en Asie, y compris le Bangladesh.
Des résultats de recherches indiquent que les porcs peuvent être un réservoir environnemental important pour l’EJ dans le nord-ouest du Bangladesh et, en vaccinant les porcs contre l’EJ, il est probable qu’on pourrait réduire le risque de transmission de l’EJ à l’homme.
Au Bangladesh, les communautés élevant des porcs sont pauvres, socialement marginalisées et ne reçoivent que des services de santé vétérinaire minimes.
Solution
L’équipe de recherche a utilisé des méthodes anthropologiques pour tenter d’évaluer la mesure dans laquelle les communautés qui font l’élevage du porc seraient disposées à participer à un programme de vaccination contre l’EJ.
L’équipe a tenté de montrer qu’il serait possible d’importer et de livrer des vaccins porcins contre l’EJ, ce qui pourrait réduire la transmission de l’EJ chez les porcs et, ainsi, réduire la transmission aux humains.
Le processus comprenait :
• l’identification et l’importation d’un vaccin efficace et peu coûteux;
• la mobilisation des communautés locales qui font l’élevage du porc pour qu’elles appuient le programme;
• l’identification d’une ONG partenaire pour livrer les vaccins à ces communautés;
• administrer le vaccin à une grande proportion de la population porcine;
• démontrer que le vaccin produit des titres d’anticorps suffisants pour protéger les animaux.
Un vaccin à faible coût fabriqué en Corée du Sud qui s’est avéré sécuritaire et efficace a été utilisé.
L’équipe a fait un suivi des effets sur la reproduction des porcs et recueilli du sang provenant de porcs vaccinés et non vaccinés pour estimer le risque de séroconversion et mesurer le titre d’anticorps de l’EJ.
Au total, 185 échantillons de sérum de porc provenant de porcelets âgés de 4 à 6 mois ont été prélevés et testés pour évaluer les anticorps contre l’EJ.
Des médicaments vermifuges ont également été distribués aux éleveurs de porcs comme avantage supplémentaire de leur participation.
Résultat
Le projet a révélé des approches culturellement acceptables pour la vaccination des porcs contre l’EJ, ce qui réduira probablement l’incidence de l’EJ chez les humaine dans les régions visées par l’étude.
L’approche a permis à l’équipe de vacciner 3 065 porcs contre l’EJ.
Sur 180 échantillons, 175 ont été négatifs pour les anticorps IgG dirigés contre des échantillons de JEV et 5 étaient près de la limite positive pour les anticorps IgG dirigés contre JEV, indiquant que les bêtes n’avaient pas été exposées au cours des 6 premiers mois de leur vie.
La cible (vacciner plus de 95 % des quelque 11 000 porcs) n’a pas été atteinte, pour trois raisons :
1) pendant le travail sur le terrain, l’équipe n’a trouvé qu’environ 7 000 porcs, plutôt que les 10 000 attendus selon le dernier recensement. Les villageois ont indiqué qu’une épidémie de la maladie avait emporté un grand nombre de porcs au cours des dernières années;
2) l’équipe a rencontré une plus grande réticence à vacciner les porcs que prévu;
3) l’équipe a été incapable de fournir une deuxième dose à tous les porcs parce qu’une partie de ceux-ci a été vendue ou consommée au cours de l’étude.
La prochaine étape du projet consistera à poursuivre les campagnes de vaccination dans la région de l’étude initiale, et leur expansion à d’autres régions du Bangladesh où il y a une endémie d’EJ.
L’équipe prévoit aussi faire la démonstration de l’impact sanitaire et économique de la vaccination sur les personnes vivant dans les autres régions endémiques où le vaccin a été introduit.