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Chef(s) de projet: Soumitra Pathare, Akwatu Khenti
Mettre fin à la contention, la solitude, la négligence et les abus – physiques, sexuels et émotionnels – des patients en santé mentale est l’objectif visé par un projet dans l’État de Gujarat en Inde, sélectionné par le conseil de Grands Défis Canada pour recevoir une subvention d’une valeur allant jusqu’à 2 millions $CAN.
Œuvrant dans six établissements – trois hôpitaux de soins de santé mentale, deux unités psychiatriques d’hôpitaux généraux et l’unité psychiatrique d’un hôpital général de district, qui emploient au total 220 préposés en santé mentale desservant près de 50 000 patients hospitalisés ou externes par an, avec un groupe témoin de trois autres établissements à des fins de comparaison, la Indian Law Society vise à améliorer l’environnement dans les établissements; à former les travailleurs de la santé, les patients et les familles sur les droits de la personne; à élaborer des programmes de soutien offerts par des non-spécialistes et à introduire des politiques et des mécanismes de protection dans les établissements contre les traitements inhumains et dégradants, la violences et l’abus – y compris l’utilisation de moyens de contention.
Une plateforme sur Internet aidera à fournir la formation et à créer des zones de collaboration où les communautés de services peuvent partager leurs expériences et leurs résultats.
Le projet est basé sur la « trousse à outils QualityRights » de l’Organisation mondiale de la santé et s’appuie sur son succès au cours des trois dernières années en Espagne, en Palestine, en Grèce et en Somalie.
Ainsi, en Somalie, les conditions de pré-intervention dans un hôpital comprenaient la contention des patients avec des chaînes, sans avis sur un plan de traitement ainsi que des normes d’hygiène « extrêmement mauvaises ».
L’intervention de QualityRights a conduit à la libération de patients à long terme de l’hôpital, dont plusieurs ont trouvé de l’emploi, la nomination de professionnels de la santé supplémentaires, l’amélioration des normes d’hygiène et la fin de la pratique de la contention des patients avec des chaînes.
De même, dans la province des Asturies au nord de l’Espagne, l’évaluation de 28 établissements a fait ressortir « l’omission d’obtenir un consentement éclairé pour l’admission et le traitement, la non-application des protocoles et des lignes directrices en matière de traitement, le manque de psychoéducation pour les utilisateurs des services et leurs familles, et l’omission de fournir des conseils juridiques et des renseignements sur les mécanismes de plainte ».
L’intervention de QualityRights dans les Asturies a conduit à une transformation de la culture des services, parmi de nombreux résultats – et même à une Déclaration des droits des personnes atteintes de troubles mentaux et à une Commission de la santé mentale chargée de conseiller le ministère de la Santé.
D’expliquer le chef de projet, Soumitra Pathare, du Centre pour le droit de la santé mentale et de la politique, de la Indian Law Society : « Les services de santé mentale en Inde font face à de nombreux problèmes et obstacles à des soins de qualité similaires à ceux de la Somalie et de l’Espagne, et les expériences des ONG et des professionnels en santé mentale œuvrant dans le Gujarat indiquent qu’avec une intervention soutenue de QualityRights, les résultats obtenus pourraient être substantiels ».
D’ajouter Akwatu Khenti, co-chercheur principal au Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto : « Le CTSM possède une vaste expérience et une expertise en soins fondés sur des données probantes contre la stigmatisation, qui guideront ce projet – une initiative d’envergure mondiale en raison de la participation et de la collaboration exemplaires des patients et des familles au cœur de la démarche ».