Chef(s) de projet: Thomas Egwang
Problème
Traditionnellement, la lutte au paludisme a consisté en chimiothérapie avec des médicaments tels que la chloroquine, la sulfadoxine-pyriméthamine (SP, Fansidar), et des thérapies combinées à base d’artémisinine (TCA), ainsi qu’au contrôle des vecteurs par la pulvérisation intérieure résiduelle (PIR) et les moustiquaires de lits imprégnées d’insecticide à long terme (MLIILT).
Ces efforts de lutte sont entravées par la résistance aux médicaments antipaludiques des parasites du paludisme, ce qui a rendu la chloroquine et la SP pratiquement inutiles, et menace actuellement l’avenir des TCA en Afrique.
La PIR est coûteuse, requiert un personnel qualifié, n’atteint pas les régions éloignées en raison du mauvais état des routes et elle est souvent rejetée par les communautés. Les MLIILT ont une piètre couverture et sont souvent mal ou jamais utilisées par ceux en possèdent.
Solution
Le projet a étudié la faisabilité d’un programme d’éradication du paludisme axé sur les villages et basé dans les villages, consistant à recouvrir les murs des huttes de boue des villages avec de la terre mélangée à des insecticides.
Les villageois mélangent eux-mêmes les insecticides approuvés par l’OMS avec des matériaux de recouvrement locaux comme la terre colorée qui est librement disponible dans les champs et les jardins et ils appliquent le produit traité à l’insecticide sur les murs de boue des huttes.
Les insecticides sont subventionnés par le gouvernement.
Résultat
La réalisation la plus importante du projet a consisté à faire la démonstration que la terre localement et librement disponible, une fois mélangée à des insecticides et utilisée comme revêtement sur les murs de boue des huttes, a une activité insecticide similaire à l’étalon-or qu’est la pulvérisation intérieure résiduelle.
Les surfaces murales recouvertes avec le mélange traité à l’insecticide ont eu un effet négatif certain sur les moustiques : 65 % des moustiques ont été tués après une exposition de 60 minutes par rapport à 100 % des moustiques exposés à des murs traités par PIR.
Tous les moustiques exposés à des surfaces murales recouvertes de terre traitée à l’insecticide étaient morts après 24 heures, ce qui est similaires au taux de 100% observé avec les murs traités par PIR.
Le coût de cette approche techniquement simple de recouvrement des murs d’une hutte est de beaucoup inférieur au coût de la PIR pour la même hutte parce la PIR comprend le coût de l’insecticide, des pompes de pulvérisation, des trousses de réparation, des pulvérisateurs, des chauffeurs, des chefs d’équipe et de la formation.
En revanche, la méthode techniquement simple ne comporte que le coût de l’insecticide et un modeste montant pour le transport à partir des entrepôts du gouvernement et de la distribution aux villageois.
Les changements les plus importants qui ont résulté du projet étaient que les membres de la communauté et leurs dirigeants ont été sensibilisés au rôle des moustiques dans la transmission du paludisme et à la façon de réduire les contacts entre les moustiques et les hommes.
Cela a suscité des pratiques qui ont contribué au contrôle des moustiques vecteurs du paludisme, tel que mesuré par le nombre de maisons où des flaques et des ornières de pneus ont été remplies avec du murram pour éliminer les sites de reproduction des moustiques.
Le plan est de déployer le projet à grande échelle en effectuant des études clés sur le terrain pour confirmer l’efficacité de cette approche techniquement simple pour enrayer la transmission du paludisme.
La durabilité sera par ailleurs assurée en combinant l’approche techniquement simple avec un autre effort de contrôle communautaire (comme le traitement de masse à l’ivermectine) pour éradiquer le paludisme.