Chef(s) de projet: Stella Luk
Problème
En 2010, 56 000 femmes en Inde sont mortes pendant ou peu après leur grossesse, ce qui représente 20 % des décès maternels dans le monde.
L’OMS encourage l’utilisation du partographe, un outil sur support papier pour la gestion des contractions qui peut réduire de moitié le taux de contractions prolongées et l’infection post-partum et prévenir la dystocie. Malgré la valeur du partographe, de nombreux fournisseurs de soins de santé jugent que cet outil papier est complexe et requiert une somme irréaliste de formation.
Les efforts visant à moderniser le partographe ont été limités.
Solution
Dimagi a développé un partographe électronique mobile répondant aux préoccupations des travailleurs de la santé qui trouvent les partographes classiques complexes et exigeant une somme irréaliste de formation. mLabour offre un soutien décisionnel, des graphiques automatiques et des rappels incitant les cliniciens à effectuer des examens sur les patientes.
Sur une période de 18 mois, une recherche formative, des tests d’armature, de tests de prototypes, des tests de scénario et une étude d’utilisation ont été menés dans le cadre des efforts visant à mettre au point mLabour pour aider les fournisseurs de soins intrapartum à suivre les progrès des contractions et à reconnaître la dystocie.
L’architecture d’information de cet outil nécessite les mêmes données que les formulaires sur papier, mais sans double saisie des données, et elle présente les données d’une manière succincte, permettant une interprétation rapide.
En mars 2015, 12 infirmières ont utilisé le prototype initial de l’application mLabour pendant un mois au Abdul Hakeem Centenary Hospital de l’Université Jamia Hamdard, à New Delhi, en Inde. Durant cette période, 104 naissances ont eu lieu et Dimagi a surveillé l’utilisation de l’outil et procédé à une recherche qualitative sur sa facilité d’utilisation par le biais de discussions de groupe et d’observations structurées par un observateur neutre.
Résultat
Au cours des discussions de groupe, les infirmières ont affirmé que « la négligence à l’égard des patientes avait diminué » grâce à mLabour.
La taille de la tablette permettait facilement aux infirmières de déplacer l’application avec elles d’un lit à l’autre, une amélioration significative sur les grands registres de papier lourds. Cela a permis aux infirmières de consacrer plus de temps aux soins directs aux patientes et de mieux prendre soin des femmes ayant des contractions.
La production automatique de de graphiques leur a également permis d’économiser le temps qu’il aurait fallu consacrer à les tracer à la main, ce qui a fait en sorte que les partographes étaient plus complets.
La loi indienne et le protocole hospitalier dictent que, pour chaque enfant né un partographe sur papier devrait être rempli, mais seulement 13 des 104 naissances visées par cette étude avaient des partographes complets sur papier, alors que 100 % ont été enregistrés par mLabour.
En moyenne, les infirmières ont mis 6 minutes et 51 secondes pour enregistrer une patiente avec mLabour et 1 minute et 37 secondes pour mettre à jour les indicateurs et mesures des patientes – une baisse significative du temps consacré à ces tâches.
Les infirmières ont dit qu’elles avaient l’impression que les suivis en temps opportun auprès des patientes s’étaient améliorés parce que l’application les a incitées à faire des visites.
Une version générique de mLabour a été créée en vue d’être publiée sur le CommCare Exchange et pourra être téléchargée et utilisée librement. S’appuyant sur le prototype initial de mLabour, Dimagi travaillera en vue de valider l’outil dans plusieurs contextes en Inde – en se concentrant principalement sur les établissements de soins de santé publics et ruraux.
Un financement est recherché pour déployer le projet à grande échelle, et Dimagi peut produire des lettres de soutien de nombreuses organisations qui déclare leur intérêt pour le déploiement de mLabour, y compris John Snow International, Save the Children, EngenderHealth, Pathfinder, FHI360, AIPH et l’Université Shifa.
Alors que l’outil sera déployé à plus grande échelle dans d’autres pays, Dimagi travaillera en vue de profiter des partenariats établis dans ces pays pour aligner l’outil sur les normes nationales.