Chef(s) de projet: Tuan Tran, Thach Duc Tran
Des chercheurs vietnamiens ciblent huit grands facteurs de risque pour un développement précoce optimal du cerveau durant la période entourant la naissance dans les milieux peu dotés en ressources : restriction de la croissance intra-utérine; retard de croissance; anémie due à une carence en fer; carence en iode; soins de proximité inattentifs; stimulation cognitive insuffisante; problèmes de santé mentale de la mère; exposition à la violence familiale
Ces risques sont interdépendants : les femmes les plus pauvres qui ont été victimes de violence conjugale sont les plus à risque de souffrir de troubles mentaux communs. Et même lorsque tous les autres facteurs sont contrôlés, celles qui éprouvent des troubles mentaux communs durant la grossesse sont moins susceptibles de participer à des soins de santé préventive essentiels, y compris la consommation de sel iodé pour prévenir les carences en iode et de suppléments de fer pour lutter contre l’anémie.
Ces risques persistent durant la petite enfance, à la fois pour la mère et le bébé : un tiers des mères souffrent de troubles mentaux communs, 22 % des nourrissons sont modérément ou gravement anémiques et 7,4 % accusent un retard de croissance. Les enfants âgés de six mois nés de mères atteintes de troubles mentaux prénatals communs ont des scores moyens de développement cognitif significativement inférieurs à ceux des enfants nés de mères n’ayant pas souffert de troubles mentaux communs pendant la grossesse.
Jusqu’à maintenant, les interventions dans ces milieux ont ciblé un ou tout au plus deux de ces risques, et les résultats sur le plan du développement de l’enfant n’ont été, au mieux, que partiellement efficaces.
Capitalisant sur 15 années d’expérience dans les régions rurales du Vietnam, ce projet mené par le Centre de formation et de recherche en développement communautaire du Vietnam, à Hanoï, vise à expérimenter un programme à coût modeste ciblant l’ensemble des huit risques dans le cadre d’une initiative structurée et universelle combinant des activités d’apprentissage et un soutien social pour des groupes de femmes qui se trouvent au même stade de la vie : de clubs d’apprentissage pour les femmes et les nourrissons.
Cette initiative devrait inclure des interventions visant à traiter l’ensemble des huit risques pour le développement précoce du cerveau durant la petite enfance, la reconnaissance et l’intégration de l’état de santé et des circonstances sociales de chaque femme pendant la grossesse et durant les années où elles prennent soin de leurs enfants.
L’avantage escompté est un meilleur développement aux stades fœtal, néonatal et de la petite enfance grâce à une amélioration de la nutrition maternelle, de la santé mentale, de l’issue de la grossesse, ainsi que de la sensibilité et de l’attention des soins prodigués et d’alimentation et une réduction de l’exposition à la violence familiale.
Nous estimons que cette approche globale permettra de réduire la prématurité, l’anémie, et les retard de croissance et de développement cognitif, émotionnel et social à l’âge de six mois, avec persistance des gains au moins jusqu’à l’âge de trois ans chez les jeunes enfants des régions rurales du Vietnam.