Chef(s) de projet: Yves Lecomte, Ronald Jean-Jacques
En Haïti, le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental, qui tente toujours de se remettre des effets catastrophiques d’un violent tremblement de terre survenu en 2010, il y a moins de 30 psychiatres pour plus de 10 millions de personnes – une population aux prises avec des problèmes psychosociaux et psychiatriques répandus.
« La violence physique et psychologique est fréquente dans la vie d’un enfant en Haïti – un problème exacerbé par l’extrême pauvreté », explique Yves Lecomte, psychologue et professeur à l’Université de Québec-TÉLUQ.
Celui-ci mène un projet de Grands Défis Canada visant à créer un réseau haïtien de services et de prestateurs de soins en milieu communautaire afin de promouvoir la santé mentale, d’offrir des services psychosociaux et, plus particulièrement, de s’opposer à la violence familiale, aux abus et aux problèmes potentiels de santé mentale qu’ils causent.
Selon le Dr Lecomte : « Les enfants peuvent être victimes de méthodes d’éducation où les châtiments corporels sont couramment acceptés, provoquer des troubles affectifs et de comportement ».
Un problème également courant en Haïti : des familles contraintes par la pauvreté de céder leurs enfants.
« Ces enfants ne sont pas adoptés », précise-t-il. « Ils sont intégrés à d’autres familles, non pas comme des enfants mais presque comme des esclaves – faisant le nettoyage, le transport de l’eau ou rendant d’autres services, devenant des cibles faciles pour la violence physique ou psychologique. Ces enfants sont à risque d’éprouver des problèmes de développement lorsqu’ils grandissent sans que personne ne joue le rôle essentiel de parent ».
Le projet du Dr Lecomte ciblera Grand-Goâve, une région semi-rurale de 130 000 habitants, et collaborera avec un groupe de citoyens déjà sensibilisés à ces problèmes.
Le réseau fera la promotion de la santé mentale et de la non-violence envers les enfants par des émissions de radio et des rencontres avec des publics cibles spécifiques comprenant de nouveaux parents et des jeunes. Il vise également à rejoindre les enfants eux-mêmes (y compris des enfants victimes de violence) pour les aider à élaborer des stratégies visant à prévenir la violence et à acquérir des habiletés d’adaptation.
Les autres efforts dans le cadre du projet comprennent la réadaptation des victimes de violence, de souffrance, de problèmes ou de troubles émotionnels, comportementaux ou de développement, y compris le dépistage, le traitement ou le renvoi à un centre de traitement professionnel.