Chef(s) de projet: Alphonsus Matovu
Problème
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquemment diagnostiqué et la principale cause de décès par cancer chez les femmes partout dans le monde.
Les pays à revenu faible ou intermédiaire ont de moins bons résultats pour le cancer et, en Ouganda, le cancer du sein a un profond impact sur la vie des femmes, leur famille et leur communauté parce que les femmes se présentent avec des cancers du sein à un stade ultérieur et plus agressif que dans les pays développés.
Solution
Le projet réalisé en Ouganda visait à évaluer la faisabilité de l’adoption d’un test d’échographie du sein à faible coût facile à réaliser, ainsi qu’un protocole de diagnostic et de traitement afin d’augmenter la détection précoce, d’offrir des options de traitement efficaces et d’améliorer les résultats sur le plan de la santé.
Un algorithme de soins mammaires approprié dans un contexte rural peu doté en ressources a été développé, comprenant l’utilisation de protocoles de diagnostic par échographie mammaire effectuée par des travailleuses de la santé de première ligne ayant une formation intermédiaire.
Dans le protocole de balayage simple, l’imagerie volumétrique est réalisée avec une sonde à ultrasons pour cibler une masse palpable du sein.
Une infirmière examinatrice (qui avait déjà effectué une échographie du sein et déterminé les résultats préliminaires) a procédé à une nouvelle échographie de la région cible, captant un grand nombre d’images par ultrasons rapprochées, qui sont envoyées par voie électronique en vue d’obtenir une autre interprétation experte par un radiologue éloigné.
Les données d’échographie ont été gérées par un nouveaux système de dossiers médicaux électroniques compatible avec le PACS permettant la saisie des données et la prise en charge des patients sur place, tout en préservant la qualité des données, la vie privée des patients et l’accès à la base de données distante.
Des radiologues experts ont regardé les images dépersonnalisées à distance à l’aide d’une connexion sécurisée.
Résultat
Les résultats ont montré la faisabilité d’intégrer cette approche échographique au système de soins existant du centre de santé, avec un diagnostic et un protocole de traitement établis par télémédecine.
Au total, 212 femmes participant à l’étude ont reçu des examens cliniques du sein (ECS) pour des masses mammaires dépistées pour la première fois.
Quarante-trois (43) sujettes montrant de véritables masses palpables lors de l’ECS ont été recrutées dans l’étude et ont subi des examens échographiques du sein.
L’échographie a identifié 10 sujettes ayant des masses (BI-RADS catégorie 4) suspectes ou très suspectes (BI-RADS catégorie 5).
Parmi ces dix sujettes présentant des lésions suspectes, 3 ont fait l’objet de biopsies.
Parmi ces sujettes, une a été diagnostiquée avec un cancer du sein de stade élevé et est décédée depuis. Une autre a été diagnostiquée avec un cancer du sein précoce (stade 1) et est décédée de causes non liées à cet état, tandis que la troisième patiente a été diagnostiquée avec un cancer du sein précoce (stade 1) et doit recevoir un traitement chirurgical.
Le projet a également offert un programme de formation sur place en biopsie à 3 médecins et une formation supplémentaire à plus de 20 radiologues à Kampala, en Ouganda.
L’équipe de l’étude a également développé des outils d’enquête qui ont un impact sur l’amélioration des processus et le perfectionnement professionnel, ainsi qu’un modèle de rapport sur le sein normalisé, qui a été adopté par l’Association des radiologistes de l’Ouganda.
Le matériel pédagogique du projet a été distribué à des équipes de santé au niveau du village à des fins de sensibilisation communautaire.