Chef(s) de projet: Walter Schlech
Problème
Plus de 80 % du financement lié au VIH en Afrique subsaharienne provient de donateurs internationaux (Fonds mondial de lutte contre le sida et PEPFAR). Il y a un important déficit de financement face au nombre croissant de personnes vivant avec le VIH, un écart qui pourrait bien aller en augmentant dans l’avenir si le financement international diminuait.
L’accès universel aux services contre le VIH est essentiel pour les personnes atteintes, et les patients qui n’ont pas accès aux soins réguliers pour le VIH ont un taux de mortalité sensiblement plus élevé.
Il faut trouver des solutions nouvelles et socialement acceptables pour soutenir les soins contre le VIH devant les nouvelles réalités financières des pays aux ressources limitées.
Solution
Mis en œuvre en Ouganda, le projet a testé un modèle novateur de soins dans une grande clinique publique multiservice pour le VIH/sida, à Kampala, afin d’évaluer si les patients séropositifs à revenu intermédiaire – un groupe démographique en croissance en Afrique subsaharienne – seraient disposés à payer un supplément en échange de services meilleurs et plus pratiques.
L’objectif était de développer un modèle d’interfinancement pour maintenir un service public gratuit pour les personnes les plus démunies atteintes du VIH en Ouganda, en s’appuyant en partie sur les patients désireux et capables de payer pour obtenir plus de soins individualisés, soit sous la forme d’une plus grande commodité ou d’avantages supplémentaires (tels que des cliniques ouvertes en dehors des heures de travail).
Un modèle transversal de recherche qualitative a été adopté pour l’étude aux fins d’évaluer la faisabilité du modèle, avec 14 discussions de groupe (DG) parmi des patients séropositifs masculins et féminins.
Les patients plus aisés ont eu accès à des cliniques après les heures offrant plus de commodité, la confidentialité, des services rapides, l’accès à des soins améliorés et la thérapie antirétrovirale. Les répondants étaient prêts à payer pour des consultations, des médicaments supplémentaires et des tests de laboratoire additionnels pourvu que les frais soient abordables.
Les répondants ont convenu qu’une partie de l’argent recueilli pourrait être utilisé pour aider les patients les plus pauvres de la clinique générale, en leur fournissant de la nourriture et des médicaments et en les aidant à lancer des entreprises.
Résultat
L’étude a révélé que les patients étaient à l’aise avec le concept d’une clinique « après les heures ».
Deux cliniques où les patients payaient pour les services ont ainsi été établies.
En 9 mois de fonctionnement, 419 patients ont été inscrits et les cliniques faisaient leurs frais.
Trente-huit vies ont été sauvées du fait que 11 patients dont le traitement basé sur la TAR avait préalablement échoué suivent maintenant un régime amélioré et que 27 patients ont été mis sous une TAR. En outre, 51 vies ont été améliorées parce que 49 patients sous une TAR ont connu une amélioration de la numération des CD4, tandis que 2 patients que l’on avait perdu de vue sont retournés recevoir des soins à la nouvelle clinique.
En outre, les patients ont perçu favorablement le modèle car ils estimaient qu’il pouvait aider à résoudre un certain nombre de difficultés auxquelles ils sont confrontés lorsqu’ils se présentent pour recevoir des soins à la clinique générale gratuite, dont les longs délais d’attente, la crainte de la stigmatisation, une mauvaise observance des rendez-vous à la clinique et de la TAR, et un transfert potentiel vers d’autres centres en raison de la capacité limitée de la clinique générale.
Continuer à fournir des services gratuits aux pauvres grâce au soutien financier d’un service de co-paiements est encore considéré comme un élément essentiel du modèle de prestation. L’expansion des services de la clinique avec co-paiements pourrait assurer un soutien encore meilleur dans l’avenir.
Les résultats du projet ont été publiés.