Chef(s) de projet: Njambi Njuguna
Problème
Au Kenya, 1,4 million d’adultes sont infectés au VIH. 65 % des nouvelles infections au VIH surviennent avant l’âge de 34 ans et sont plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes.
Même si elles courent un risque accru de contracter le VIH, de nombreuses jeunes femmes ne se considèrent pas comme étant à risque élevé d’infection au VIH et ne subissent pas de test.
Solution
Une étude quasi-expérimentale auprès de jeunes femmes fréquentant les écoles de formation technique de 2 ans au Kenya a été entreprise pour déterminer si l’envoi de messages textes hebdomadaires (SMS) sur la santé sexuelle et reproductive pourrait améliorer le dépistage du VIH et réduire les comportements à risque.
Le projet visait également à évaluer s’il était possible de recueillir des informations sur les comportements et les pratiques sexuelles au moyen de SMS.
L’étude a porté sur 600 jeunes femmes âgées de 18 à 24 ans inscrites dans quatre collèges de niveau intermédiaire.
La moitié des femmes a été assignée au groupe recevant des messages hebdomadaires sur la santé sexuelle et reproductive liée au VIH (groupe d’intervention), tandis que l’autre moitié des femmes n’a pas reçu ces messages (groupe témoin).
L’enquête par SMS comportait des questions sur l’activité sexuelle des participantes, les habitudes de dépistage du VIH, la perception du risque de contracter le VIH, l’incidence de la grossesse et l’utilisation de préservatifs.
Le taux de réponse a atteint jusqu’à 91 % au cours des 6 mois de l’étude.
Résultat
Les résultats ont montré qu’il était possible de recueillir des données sur le dépistage du VIH, le comportement sexuel et les pratiques sexuelles des jeunes femmes au moyen de SMS. Les résultats ont également montré que l’envoi de messages textes hebdomadaires a augmenté les tests de dépistage du VIH déclarés.
Au total, 356 femmes ont indiqué avoir subi un test de dépistage du VIH dans les 6 mois de la période de suivi : 67 % dans le groupe d’intervention et 51 % dans le groupe témoin.
Les données sont toujours en cours d’évaluation afin de déterminer si la campagne de messagerie texte a eu un impact sur la réduction des comportements à risque élevé.
On envisage d’étendre le projet de manière progressive, en commençant avec un plus grand nombre de collèges dans la région et en procédant à une diffusion concentrique pour inclure les comtés environnants.
Les résultats de cette étude ont été présentés à des conférences, y compris la 20e Conférence internationale sur le sida à Melbourne, en Australie, la 8e Conférence de la Société internationale sur le sida sur la pathogénèse, le traitement et la prévention du VIH (IAS 2015), tenue à Vancouver, en Colombie-Britannique, au Canada et ont été acceptés aux fins de publication par le American Sexually Transmitted Diseases Journal.