Chef(s) de projet: Andrea Conroy
Problème
En Afrique subsaharienne, on estime que 25 % de toutes les grossesses présentent des signes d’infection au paludisme du placenta à l’accouchement.
Pendant la grossesse, les globules rouges infectés par le paludisme s’accumulent de préférence dans le placenta, entraînant l’anémie maternelle, des fausses couches, une croissance insuffisante du fœtus, la naissance prématurée et la mortinaissance.
Un élément central des soins prénatals dans les régions d’endémie palustre est l’administration d’une dose unique de médicament antipaludique sécuritaire, efficace et durable à chaque visite prénatale à partir de la mi-grossesse.
Cependant, l’apparition d’une résistance généralisée aux médicaments antipaludiques actuellement utilisés et un manque de solutions de rechange sûres menacent le succès de ces programmes.
Solution
Le projet a examiné si l’infection au paludisme pendant la grossesse était associée à de faibles niveaux de L-arginine et si une supplémentation en L-arginine dans un modèle animalier du paludisme pendant la grossesse permettrait d’améliorer la survie du fœtus et le poids du nourrisson à la naissance.
La L-arginine est un acide aminé conditionnellement essentiel chez l’homme, ce qui signifie qu’elle peut être produite par le corps et n’a pas à provenir de l’alimentation dans la plupart des cas. Toutefois, si le corps est incapable de produire assez de L-arginine pour répondre aux besoins métaboliques, l’augmentation de la consommation alimentaire de L-arginine ou la supplémentation de L-arginine peut être nécessaire.
En outre, des données d’enquêtes de population ont été utilisées pour évaluer la consommation de L-arginine chez les femmes du Malawi pour évaluer les sources alimentaires de L-arginine afin de concevoir des programmes de supplémentation ou de fortification appropriés.
Résultat
Le résultat le plus important de l’étude a été de démontrer que la L-arginine améliore la survie et la croissance du fœtus dans un modèle animalier (souris) préclinique sans effets indésirables.
Par rapport à des souris enceintes non exposées au paludisme, les souris infectées au paludisme ont montré une diminution de 49 % de la viabilité du fœtus. Lorsque les souris infectées au paludisme ont reçu des suppléments de L-arginine pendant la grossesse, les souris elles ont montré une augmentation de 23 % de la viabilité du fœtus par rapport au groupe ne recevant pas de L-arginine.
La supplémentation en L-arginine avait un effet modeste, mais statistiquement significatif, sur l’augmentation du poids fœtal chez les souris recevant de la L-arginine pendant la grossesse, soit 4 % de plus que chez les souris qui n’ont pas reçu de L-arginine.
Dans la mesure où le groupe d’étude pourra démontrer qu’un supplément de L-arginine améliore les résultats à la naissance dans un essai clinique, il entamera des discussions avec les parties prenantes au Malawi (comme le ministère de la Santé) pour explorer la viabilité et la faisabilité financière d’une politique de supplémentation nutritionnelle de L-arginine pour les femmes enceintes.