Chef(s) de projet: Greg Matlashewski
Problème
La leishmaniose viscérale (LV) est l’une des principales maladies parasitaires négligées cause par Leishmania donovani en Asie et en Afrique et elle est mortelle si non traitée.
Bien que des tests basés sur la détection d’anticorps contre le parasite (comme le test rK39) aient été mis au point, ils ne peuvent pas distinguer une maladie active d’une infection asymptomatique parce qu’ils ne peuvent détecter directement la présence du parasite dans le sang.
Le diagnostic définitif de la LV repose encore sur des symptômes cliniques non spécifiques tels que la fièvre et la splénomégalie associée à un test rK39 sérologique positif.
Il est urgent de développer un test simple permettant de déterminer les niveaux de Leishmania dans le sang pour le diagnostic de la LV et le suivi du traitement, et pour déterminer quelles personnes infectées mais asymptomatiques peuvent développer ou transmettre la maladie.
Solution
Le projet visait à développer un test de diagnostic pour détecter les parasites Leishmania dans le sang.
Selon l’hypothèse que les protéines de Leishmania qui sont très abondantes seraient plus faciles à détecter que les protéines moins abondantes, on a élevé des anticorps contre plusieurs protéines recombinantes de Leishmania qui sont très abondantes et utilisé ces anticorps pour mettre au point un test d’immuno-absorption enzymatique (ELISA).
Les gènes codant ces protéines Leishmania abondantes ont été clonés à partir d’ADN génomique de Leishmania donovani, puis exprimés et purifiés à partir de bactéries par des méthodes de biologie moléculaire classiques. Des anticorps ont été élevés en immunisant des lapins contre ces protéines.
Les anticorps ont été purifiés et marqués avec de la biotine pour élaborer un prototype de test ELISA.
La sensibilité et la spécificité de ce test ELISA ont été déterminées et comparées aux lysats promastigotes de Leishmania et au sang provenant de patients atteints de leishmaniose viscérale au Bihar, en Inde.
Le test ELISA ciblant la protéine ribosomique S12 de Leishmania a été en mesure de détecter 1 pg de protéine purifiée et a également pu détecter environ 500 promastigotes lorsque mélangés avec 500 000 cellules mononucléaires de sang périphérique (CMSP), démontrant que l’essai n’a pas perdu de sensibilité ou de spécificité en présence de cellules sanguines humaines.
Ensuite, le test ELISA a été utilisé sur des CMSP provenant de 20 patients atteints de leishmaniose viscérale au Bihar, en Inde, et comparé au CMSP de 12 sujets témoins en santé.
Résultat
La réalisation clé du projet a été l’élaboration d’un test ELISA permettant de détecter Leishmania donovani dans le sang de patients atteints de LV au Bihar, en Inde.
Ces résultats indiquent que ce test ELISA peut être utilisé sur le terrain pour confirmer un diagnostic de LV, suivre les progrès du traitement, confirmer les infections de rechute et, peut-être, dépister les cas d’infection asymptomatique qui développeront une leishmaniose viscérale.
Grâce à une collaboration planifiée avec le Conseil indien de la recherche médicale (ICMR), l’équipe se propose d’optimiser le dosage sur le terrain en situation réelle dans les régions fortement endémiques de l’Inde.