Chef(s) de projet: Harrysone Atieli
Problème
Le contrôle des moustiques dans les pays en développement pour prévenir le paludisme pose un défi majeur.
Une des meilleures mesures préventives est d’empêcher les moustiques d’entrer dans les maisons et d’y piquer les habitants.
Dans de nombreuses régions rurales d’Afrique, l’habitation typique a un toit en forme d’entonnoir disposé en surplomb, avec une voie ouverte, et des études ont montré que le comportement de recherche de l’hôte des vecteurs du paludisme est bien adapté pour pénétrer dans les maisons, car ils volent vers le haut lorsqu’ils rencontrent une surface verticale; ils entrent ainsi dans les maisons par cette ouverture.
De simples modifications à la conception des habitations en utilisant des matières non-chimiques disponibles localement pourraient constituer une méthode efficace et relativement peu coûteuse de réduire les contacts vecteur-humain et, ainsi, la transmission du paludisme.
Solution
Une stratégie innovante de lutte contre les vecteurs du paludisme appliquée au Kenya a consisté à modifier une habitation rurale typique en y installant un plafond ventilé relativement peu coûteux fait de nattes produites localement.
Une étude randomisée contrôlée a été menée pour déterminer les effets des modifications apportées à la conception des habitations sur la densité de moustiques au repos à l’intérieur des habitations dans les basses terres de l’Ouest du Kenya.
Les maisons visées par l’intervention ont été munies de plafonds faits de nattes de papyrus fabriquées et disponibles localement, appelées majamvi. Le plafond a été fixé en dessous de l’ouverture du toit pour fournir une barrière mécanique aux vecteurs entrant par l’avant-toit dans la salle de séjour.
Une moustiquaire d’un pied carré imprégnée d’insecticide (MII) a été incorporée au plafond dans la chambre à coucher comme piège en appeau pour tuer au contact les moustiques volant vers le haut dans la saillie du toit.
Les maisons du groupe témoin au même endroit n’ont pas été munies de tels plafonds.
Résultat
L’étude a montré que la modification du plafond consistant à ajouter des nattes de papyrus ventilées a réduit la densité de pénétration dans les maisons de An. gambiae s.l et An. funestus de 78 à 80 % et de 86 %, respectivement, par rapport aux maisons non modifiées.
Bien que les différences ne soient pas statistiquement significatives, cette stratégie a réduit les contacts entre les humains et les vecteurs du paludisme puisque l’incidence du paludisme a été plus faible (29 %) chez les résidents des maisons modifiées comparativement à celles des maisons non modifiées (42 %) – une réduction de 30,9 % de l’incidence du paludisme attribuable à la modification de la conception de la maison.
La communauté a extrêmement bien réagi à ce mode de contrôle vectoriel. Un rapport sur la stratégie a été diffusé en direct à la télévision nationale et a été publié dans l’un des principaux quotidiens nationaux.
L’équipe du projet prévoit présenter une demande de financement de la phase II pour le Déploiement à l’échelle dans le but premier de créer une région modèle sans paludisme en appliquant cette stratégie et d’autres stratégies complémentaires d’intervention contre le paludisme.