Chef(s) de projet: Cedric Yansouni
Problème
La leishmaniose viscérale (LV) provoque plus de décès annuellement que toute maladie parasitaire, sauf le paludisme.
Des tests de diagnostic précis et non invasifs, qui reflètent l’activité de la maladie, sont néanmoins requis de toute urgence pour cette maladie.
Solution
L’équipe du projet voulait développe un test unique, non invasif et peu coûteux sur une plateforme sans électricité pour dépister la leishmaniose viscérale.
Le projet partait du principe que les anticorps monoclonaux dirigés contre l’antigène A2 de Leishmania donovani pourraient être utilisés en vue de développer une immunoanalyse à flux latéral pour la détection de l’antigène de la LV.
L’équipe du projet avait déjà établi que l’antigène A2 était une cible prometteuse pour le développement d’un diagnostic de la LV, car il est :
· exprimé à des niveaux élevés dans les agents de la LV (L. donovani et L. chagasi/infantum), mais pas dans d’autres espèces de Leishmania (L. major, L. tropica, L. aethiopica ou L. braziliensis);
· multi-épitopique avec de 50 à 100 répétitions de l’épitope dans chaque protéine;
· détectable par immunofluorescence dans des études de microscopie confocale de L. donovani, ainsi que L.major transfectées avec le gène codant pour la protéine A2.
Résultat
Utilisant l’immunofluorescence avec un anticorps monoclonal de souris contre A2 (mAb-A2), les chercheurs ont pu détecter A2 spécifiquement de manière systématique dans les promastigotes L. donovani dans une culture cellulaire.
Ils ont tenté d’utiliser mAb-A2 dans un format ELISA (analyse d’immunoabsorption enzymatique) afin de détecter l’antigène A2 dans le sang entier de souris infectés au L. donovani, mais les résultats ont été décevants et ne peuvent être différenciés de ceux obtenus avec du sang témoin négatif de souris non infectées.
En dépit de plusieurs caractéristiques intrinsèques qui laissent entrevoir qu’il pourrait convenir à un test de diagnostic, l’anticorps mAb-A1 n’est pas un réactif approprié pour la détection d’amastigotes de L. donovani vivant à l’intérieur de macrophages infectés dans des sujets humains atteints de LV.
L’anticorps est hautement sensible et spécifique pour la détection de promastiotes L. donovani cultivées in vitro, mais pas dans les amastigotes de culture asénique, ce qui indiquerait que les niveaux différentiels d’expression de A2 dans les amastigotes, plutôt que la pénétration de mAb-A2 dans les compartiments intracellulaires pourrait être une explication possible de ces résultats.
Les limitations de la cible de l’antigène A2 signifient qu’aucune immunoanalyse enzymatique fonctionnelle pour A2 pouvant produire de bons résultats avec des échantillons réalistes de souris et d’humains infectés n’a pu être obtenue.
En conséquence, les étapes ultérieures des travaux prévus n’ont pas été réalisées.